Et si, au-delà des intrigues et des dialogues captivants, c’était la mode qui retenait vraiment notre attention ? Que serait Breakfast at Tiffany’s sans la légendaire robe noire d’Audrey Hepburn ? Ou Clueless sans le fameux tailleur jaune à carreaux de Cher Horowitz ? Dans le cinéma et les séries, la mode est bien plus qu’un simple accessoire : elle raconte une histoire, elle façonne des personnages, et parfois même, elle vole la vedette. Certains costumes deviennent des œuvres d’art inoubliables, des symboles d’une époque ou de l’évolution d’un personnage. Ils marquent les esprits, inspirent les tendances, et créent une véritable passerelle entre la fiction et la réalité.
En vérité, combien de scènes légendaires serions-nous capables de citer si l’acteur principal n’était pas aussi magnifiquement habillé ? La mode et le cinéma entretiennent une relation intime, tissée de soie et de velours, brodée de détails minutieux, qui transforme le spectateur en rêveur, admirant chaque détail des tenues avec un désir d’appropriation presque palpable.
Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s
Commençons par la tenue qui a redéfini l’élégance sur grand écran : Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. On se souvient tous d’elle, flânant devant la vitrine de Tiffany’s, dans une robe noire Givenchy. Simple, non ? Pas du tout ! C’est là tout le génie. La robe noire, souvent appelée little black dress, semblait innocente à première vue, mais elle a révolutionné la mode en apportant une silhouette fluide, impeccable et épurée, dans un monde où l’ornementation était reine. La touche finale ? Les perles. Beaucoup de perles. Cette scène n’aurait jamais eu le même impact sans la sophistication sans effort de la robe et des accessoires. Mais comment Givenchy a-t-il réussi ce tour de magie stylistique ? C’est toute la beauté d’une pièce qui sait mettre en avant la silhouette de l’actrice sans jamais voler la vedette.
Et ce n’est pas seulement la coupe de la robe qui a marqué l’histoire. Le choix du tissu, un satin de soie noire, est lui-même un clin d’œil à la haute couture parisienne. L’étoffe épaisse et lourde tombe parfaitement, créant un contraste saisissant avec la minceur de la silhouette d’Hepburn. Comment aurait-on pu imaginer cette scène autrement ? Une robe de soirée blanche aurait-elle eu le même impact ? Peu probable. Cette robe noire a redéfini les codes du chic, du classique, du “less is more”.
Catherine Deneuve dans Peau d’Âne
Quand on parle de mode dans l’histoire du cinéma, il est impossible de ne pas mentionner Catherine Deneuve dans Peau d’Âne (1970), ce chef-d’œuvre féerique réalisé par Jacques Demy. Inspiré du conte de Charles Perrault, ce film regorge de moments magiques, mais la véritable star — en dehors de l’inoubliable Deneuve — ce sont les costumes incroyablement élaborés qui donnent vie à cette histoire fantastique. Parmi eux, la fameuse « robe couleur de lune » est sans doute l’un des moments de mode les plus enchanteurs du cinéma. Ce costume est bien plus qu’une simple tenue de conte de fées : il illustre à quel point la mode peut amplifier la magie et le rêve à l’écran.
Créée par la costumière française Gitt Magrini, cette robe est une prouesse technique autant qu’une œuvre d’art. Fabriquée à partir de tissus brillants et satinés, avec des broderies et des détails scintillants, elle semble littéralement capturer la lumière. Le choix du matériau, un voile fin et presque translucide, donne à la robe une dimension éthérée, créant l’illusion que Catherine Deneuve est enveloppée dans une lumière lunaire. Et cette palette argentée ? Un pur chef-d’œuvre visuel qui joue sur les reflets changeants, comme si la lune elle-même se reflétait dans chaque mouvement de l’actrice.
Sarah Jessica Parker dans Sex and the City
Comment parler de mode au cinéma sans mentionner Sarah Jessica Parker alias Carrie Bradshaw ? Sex and the City n’est pas qu’une série télévisée, c’est un véritable défilé de mode ambulant où chaque épisode offre une nouvelle leçon de style. Le personnage de Carrie est une icône en grande partie grâce à son vestiaire. Des jupes en tulle, des talons vertigineux, des accessoires osés — tout y est. La série nous plonge dans un univers où la mode est bien plus qu’une simple question d’apparence : c’est une manière de s’affirmer, de jouer avec les normes, de se réinventer à chaque instant.
Prenons l’exemple de sa robe Dior dans la scène où elle se promène dans les rues de Paris. Une robe de rêve, digne d’un conte de fées moderne, et pourtant, là encore, l’équilibre est parfait. Le tulle s’envole avec légèreté, la coupe flatte sa silhouette tout en jouant sur l’asymétrie, et ce détail de ceinture XXL… tout est pensé pour capter l’attention sans jamais tomber dans le too much. Et bien sûr, que dire de ses fameux escarpins Manolo Blahnik ? Ces chaussures sont devenues presque aussi célèbres que le personnage lui-même. Mais là où Carrie excelle, c’est dans sa capacité à mixer des pièces de grands créateurs avec des vêtements vintage, des trouvailles de friperies ou des accessoires inattendus. Un conseil à retenir ? Osez les mélanges !
Diane Keaton dans Annie Hall
Passons à un autre monument de la mode au cinéma, un moment que personne n’avait vu venir : Diane Keaton dans Annie Hall. Cette silhouette masculine – veston large, cravate nouée négligemment, pantalon à pinces – a provoqué un véritable séisme stylistique à la fin des années 70. Comment a-t-on fait pour en arriver là ? Le stylisme de ce personnage, influencé directement par Keaton elle-même, a donné naissance à une nouvelle forme d’émancipation à travers le vêtement : on pouvait être sexy sans être moulée dans une robe fourreau, et cela a tout changé.
Le secret derrière cette réussite stylistique repose sur le mélange osé et réussi de pièces masculines et féminines. Le pantalon taille haute allonge la silhouette, la chemise rentrée avec ce petit geste nonchalant, tout cela crée un contraste subtil entre l’insouciance et le soin apporté aux détails. En vérité, on pourrait dire que le style Annie Hall a brisé les codes genrés de la mode de l’époque. Mais qu’en est-il des tissus ? L’utilisation de matières traditionnelles comme la laine pour le pantalon ou le coton pour la chemise ajoute une texture authentique et intemporelle. Et c’est précisément ce genre de détails qui fait toute la différence.
Blake Lively dans Gossip Girl
Serena van der Woodsen, interprétée par Blake Lively dans Gossip Girl, incarne le rêve new-yorkais moderne : une jeunesse dorée, glamour, et terriblement stylée. Que serait Gossip Girl sans ses défilés de mode permanents ? Que l’on parle de la fameuse robe dorée de Serena lors du bal de charité ou de ses ensembles décontractés à base de bottines de créateurs et de sacs griffés, chaque tenue est un événement en soi.
Ce qui fait le succès des looks de Serena, c’est l’équilibre parfait entre luxe ostentatoire et allure détendue. Les créateurs derrière la série ont compris comment jouer avec les volumes, les textures et les couleurs pour créer des tenues qui racontent une histoire. Prenons cette robe dorée signée Marchesa. L’éclat du tissu, la coupe princesse modernisée avec un bustier travaillé… tout est pensé pour attirer les regards. Mais Serena ne se contente pas d’être une vitrine pour les grandes maisons de couture. Son style incarne une forme d’insouciance contrôlée, ce qui la rend encore plus fascinante. Qui n’a jamais rêvé de pouvoir arborer une robe haute couture avec la même désinvolture qu’un jean skinny ?
Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion
Impossible d’évoquer les moments mode les plus mémorables sans mentionner Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion (1955) et sa fameuse robe blanche plissée, flottant au-dessus d’une grille de métro. Cette scène est un symbole culturel, une véritable image d’Épinal de la mode hollywoodienne. La robe, conçue par le célèbre costumier William Travilla, n’était pas simplement une tenue sexy pour une blonde glamour, mais une œuvre d’art qui exploitait à merveille les mouvements du corps et les effets du vent. Alors, qu’est-ce qui fait de cette robe un monument de style intemporel ? Examinons ses secrets.
La silhouette fluide et aérienne de la robe repose sur sa matière : un tissu en crêpe de soie, suffisamment lourd pour bien tomber, mais assez léger pour capturer le mouvement du vent. Cette combinaison de texture et de fluidité donne à la robe un dynamisme qui transcende l’image fixe pour devenir presque vivant. Et que dire de la coupe ? Avec son col en V profond et ses plis soigneusement travaillés, elle flatte la silhouette sans jamais tomber dans l’excès. En équilibrant audace et modestie, cette robe est devenue une icône à part entière. Mais tout cela ne serait rien sans la façon dont Marilyn la porte. Sa capacité à rendre cette scène à la fois séduisante et innocente témoigne de son génie en tant qu’actrice.
Si l’on s’attarde sur l’impact de cette tenue dans la culture pop, on réalise à quel point elle est devenue un symbole de féminité, mais aussi d’émancipation. En effet, la tenue, tout en étant extrêmement glamour, brisait les codes de l’époque où la décence vestimentaire était encore stricte. Et pourtant, la robe reste relativement sage. La légèreté des plis plissés, qui s’ouvrent au contact du vent, est à la fois une invitation et une affirmation. On parle ici d’un équilibre rare : la robe blanche n’est pas juste sexy, elle est suggestive sans jamais sombrer dans la vulgarité.
Alors, comment pourrait-on réinterpréter cette robe dans un contexte moderne ? Un clin d’œil contemporain pourrait être fait en jouant avec des tissus plus structurés, tout en conservant le mouvement aérien qui fait de cette robe un classique. Peut-être en utilisant des matières écologiques comme le lin ou des soies végétaliennes ? L’idée serait de rendre hommage à l’originale tout en modernisant ses codes pour répondre aux préoccupations actuelles en matière de durabilité. Il serait fascinant de voir comment une telle pièce emblématique pourrait évoluer dans le cadre d’une mode plus éthique et responsable. Qu’en pensez-vous ? Marilyn aurait-elle adopté une version « écolo » de sa fameuse robe blanche ?
Grace Kelly dans Fenêtre sur cour
Si l’on pense à l’élégance intemporelle sur grand écran, Grace Kelly dans Fenêtre sur cour (1954) est probablement l’un des premiers noms qui viennent à l’esprit. Sous la direction du maître du suspense, Alfred Hitchcock, Grace Kelly incarne le rôle de Lisa Carol Fremont, une femme aussi sophistiquée que mystérieuse. Dans ce film, le rôle des costumes, signés Edith Head, est indéniable. Chaque tenue incarne la haute couture des années 50, mais avec une touche de mystère, propre à l’univers hitchcockien. Parmi ses tenues les plus emblématiques, la robe bustier noire et blanche se démarque particulièrement, alliant classicisme et subtilité dans une esthétique visuelle hautement raffinée.
Cette robe, avec son jupon volumineux en tulle et son corsage parfaitement ajusté, pourrait sembler, à première vue, simple et élégante. Mais en y regardant de plus près, on découvre un détail central : le contraste noir et blanc n’est pas un hasard. Il reflète les nuances morales et émotionnelles du personnage. Les costumes de Grace Kelly dans ce film sont plus que des vêtements ; ils sont un outil narratif, permettant de mieux comprendre ses doutes, ses intentions, ses désirs. Dans cette robe, elle se présente à la fois comme une femme de la haute société et une complice potentielle dans une intrigue criminelle. Le tissu, un taffetas de soie, est d’une légèreté qui contraste avec la rigidité du corset, créant une harmonie subtile entre douceur et structure.
Mais que retenir de ce moment de mode pour nos garde-robes contemporaines ? Tout est dans l’équilibre entre le volume et la forme. La jupe ample permet une liberté de mouvement, tandis que le bustier structure la silhouette et offre une allure sophistiquée. Et la couleur, ce noir profond rehaussé de blanc lumineux, est un choix chromatique à la fois classique et moderne. Un conseil pour adapter ce style à une occasion spéciale ? Optez pour une jupe volumineuse, mais assurez-vous que le haut de la tenue reste ajusté pour ne pas perdre l’harmonie visuelle. Et n’oubliez pas les accessoires : de longs gants en soie et des perles peuvent suffire à ajouter ce petit plus qui fait toute la différence.
Alicia Silverstone alias Cher dans Clueless
Si l’on devait résumer la mode des années 90 en un seul look iconique, il serait impossible de ne pas mentionner Cher Horowitz, incarnée par Alicia Silverstone dans Clueless (1995). Ce film est plus qu’une simple comédie d’adolescents ; il est devenu un véritable manifeste stylistique, un guide pratique pour toutes celles et ceux qui voulaient maîtriser le style preppy des années 90 avec un twist moderne. La garde-robe de Cher est une explosion de couleurs, de motifs et de silhouettes impeccablement coordonnés, qui ont marqué une génération entière et continuent d’influencer la mode aujourd’hui. Mais parlons de cette fameuse tenue : le tailleur à carreaux jaune. Qui aurait cru qu’un ensemble aussi audacieux pourrait devenir aussi emblématique ?
Le look preppy, popularisé par Cher, s’appuie sur une certaine esthétique de la mode de lycée californien, mais avec une touche de luxe. Le tailleur jaune à carreaux signé Dolce & Gabbana, porté avec des chaussettes montantes et des escarpins vernis, est devenu la quintessence du style des années 90. Ce qui rend cette tenue si marquante, c’est l’association de pièces classiques (la jupe plissée et la veste à carreaux) avec des accessoires ludiques et exagérés. Ce n’est pas seulement un clin d’œil à la mode écolière ; c’est une réinterprétation moderne et presque satirique de la culture pop. Mais pourquoi cela fonctionne-t-il si bien ? Parce que chaque élément est en parfaite harmonie, de la longueur de la jupe à la coupe ajustée de la veste, tout est calculé pour mettre en valeur la silhouette tout en restant jeune et dynamique.
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